Comment la finance influence le monde ?

Le cycle financier mondial : implications pour l’économie mondiale et la zone euro

1 Introduction

Au cours des dernières décennies, les marchés financiers se sont progressivement intégrés au niveau international. La taille des engagements extérieurs bruts mondiaux, mise à l’échelle du PIB national, est passée de moins de 50 % au début des années 1990 à environ 200 % au début de la crise financière mondiale en 2007 .

La croissance des engagements transfrontaliers s’est arrêtée avec la crise, mais le monde est aujourd’hui beaucoup plus intégré financièrement qu’il y a 30 ans.

Selon la littérature, l’intégration financière croissante a conduit à l’émergence d’un « cycle financier mondial », fortement influencé par la politique monétaire américaine. Alors que l’intégration financière est censée favoriser le partage des risques à l’échelle internationale, les économistes se sont demandé si cette intégration pouvait, dans le même temps, provoquer un meilleur accès au financement immobilier par une transmission plus rapide et plus uniforme des chocs entre plusieurs économies, conduisant à l’émergence d’un cycle financier mondial. On propose une définition opérationnelle potentielle de ce concept :  » les cycles financiers mondiaux sont associés à des poussées et des replis des flux de capitaux, des booms et des bustes dans les prix des actifs et des crises  » et sont  » caractérisés par de grands mouvements communs dans les prix des actifs, les flux bruts et l’effet de levier « . De manière cruciale, les changements des conditions de la politique monétaire dans l’économie centrale, à savoir les États-Unis, et de l’aversion au risque à l’échelle mondiale, par exemple pendant la crise financière mondiale, entraîneraient le cycle financier mondial, provoquant des fluctuations des flux de capitaux et des prix des actifs dans le monde entier ?

Un tel cycle financier mondial, s’il existe, limiterait les avantages potentiels de l’intégration financière. Une plus forte co-mobilisation des prix des actifs au niveau international réduirait considérablement la capacité des agents économiques à se diversifier pour éviter les chocs idiosyncratiques – c’est-à-dire spécifiques à un pays, comme une récession nationale – par l’acquisition d’actifs étrangers.

L’existence d’un cycle financier mondial aurait également des implications pour les décideurs politiques et le choix du régime de change. Selon le « trilemme » classique de la politique monétaire, si le compte de capital est ouvert, il est impossible de mener une politique monétaire indépendante – c’est-à-dire de fixer le taux directeur de manière autonome par rapport à celui de la principale économie centrale, par exemple les États-Unis – et, en même temps, d’avoir un objectif de taux de change. Dans ce cas (hypothèse du trilemme), le choix du régime de change importe, car un taux de change flottant permettrait de mener une politique monétaire indépendante. Un cycle financier mondial transformerait ce trilemme en un dilemme pour les décideurs politiques, ne leur laissant que deux options alternatives :

(i)           garder le compte de capital fermé, en gardant le contrôle des conditions financières domestiques, ou

(ii)          (ii) ouvrir le compte de capital, en renonçant au contrôle des conditions financières domestiques. Une fois le compte de capital ouvert, un cycle mondial  » donnerait le ton  » aux conditions financières nationales – c’est-à-dire les taux d’intérêt que les emprunteurs finaux, tels que les entreprises non financières et les ménages, paient effectivement – indépendamment de la capacité de la banque centrale nationale à fixer le taux directeur de manière autonome et du régime de change en vigueur. Dans ce deuxième cas (hypothèse du dilemme), le choix du régime de change n’est pratiquement pas pertinent.

Cet article fournit une vue d’ensemble du débat sur le cycle financier mondial et offre un regard nouveau sur les preuves de son existence. En particulier, l’article se concentre sur l’importance relative du risque mondial et de la politique monétaire américaine pour le cycle financier mondial. En outre, l’article aborde également les implications de ce cycle pour les décideurs politiques lors de l’adoption du régime de taux de change.

L’analyse empirique

  • Elle est basée sur un ensemble de données comprenant les flux de capitaux – en particulier les entrées brutes de capitaux dans quatre catégories principales :
  • investissements directs,
  • actions de portefeuille,
  • dettes de portefeuille
  • autres investissements (tels que les prêts bancaires, les dépôts et les crédits commerciaux) provenant de la base de données des statistiques de la balance des paiements du Fonds monétaire international. L’ensemble de données contient également les prix des actifs risqués – les rendements des marchés boursiers provenant de Global Financial Data – pour un échantillon de 50 économies depuis 1990 sur une base trimestrielle. L’article étudie la relation de ces variables avec celles qui ont été systématiquement identifiées comme les principaux moteurs du cycle financier mondial dans la littérature : l’aversion au risque mondiale et la politique monétaire américaine. Enfin, l’article développe les implications pour l’économie mondiale et la zone euro.

2 Existe-t-il un cycle financier mondial ? Réexamen des preuves

L’existence d’un cycle financier mondial repose sur la validité de deux hypothèses distinctes : l’une concernant le co-mouvement des flux de capitaux et des prix des actifs, et l’autre concernant les moteurs de ce co-mouvement. Tout d’abord, les entrées brutes de capitaux, l’effet de levier du secteur bancaire, le crédit et les prix des actifs risqués présentent une tendance commune au cours des trois dernières décennies. Voir https://geneve.news/category/immobilier/ pour en savoir plus !

 

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