
Faits surprenants sur l’histoire de la médecine
Comment les gens traitaient-ils autrefois les maladies, les blessures et les affections ? Quels médicaments utilisaient-ils ? On nous fait part ici de sept faits tirés de l’histoire longue et souvent choquante de la médecine – de la première anesthésie générale aux césariennes précoces et aux sangsues médicinales…
Reconstitution d’un tableau thébain de la XIXe dynastie égyptienne antique représentant une scène d’accouchement. On y voit la mère aidée par ses servantes et une sage-femme.
Le maintien d’un état de santé confortable est un objectif partagé par une grande partie de la population mondiale, passée et présente. Ainsi, l’histoire de la santé et de la médecine tisse un fil conducteur qui nous relie aux expériences humaines de nos ancêtres. Pourtant, il est facile de supposer que l’étudier implique soit de célébrer les « moments d’eurêka » de héros célèbres, soit de rire de thérapies dépassées. Mais, comme j’ai voulu le montrer dans mon livre, The History of Medicine in 100 Facts (Amberley Publishing, 2015), le passé de la médecine comporte de nombreux épisodes moins connus mais tout aussi fascinants…
1 Parmi les premiers médecins nommés, on trouve des femmes
Saqqara est un immense site archéologique situé à environ 30 km au sud du Caire actuel. Il y a cinq millénaires, elle était la nécropole de l’ancienne ville égyptienne de Memphis et abrite toujours l’un des plus vieux bâtiments du monde, la pyramide à degrés de Djoser.
Une tombe voisine révèle l’image de Merit Ptah, la première femme médecin connue de nom. Elle a vécu environ 2 700 ans avant J.-C. et les hiéroglyphes sur la tombe la décrivent comme « le médecin en chef ». C’est à peu près tout ce que l’on sait de sa carrière, mais l’inscription révèle qu’il était possible pour les femmes d’occuper des postes médicaux de haut niveau dans l’Égypte ancienne.
Quelque 200 ans plus tard, un autre médecin, Peseshet, a été immortalisé sur un monument dans la tombe de son fils, Akhet-Hetep (alias Akhethetep), un grand prêtre. Peseshet portait le titre de « surveillante des femmes médecins », ce qui laisse entendre que les femmes médecins n’étaient pas des cas isolés. Peseshet elle-même était soit l’une d’entre elles, soit un directeur responsable de leur organisation et de leur formation.
Bien que les barrières du temps et de l’interprétation rendent difficile la reconstitution de la pratique quotidienne de Merit Ptah et de Peseshet, les femmes médecins semblent avoir été une partie respectée de la société égyptienne ancienne.
3 autres faits sur l’histoire de la médecine
Carte anatomique du corps humain, tirée du Tractatabus de Pestilentia (Traité sur la peste) du XVe siècle
2 La chirurgie de la cataracte était possible au sixième siècle avant J.-C.
L’un des plus anciens manuels médicaux connus est le Sushruta Samhita, écrit en sanskrit en Inde. Sa date exacte est provisoire, car aucune version originale ne subsiste et il n’est connu que par des copies ultérieures, mais le consensus actuel est qu’il a été écrit vers 600 avant J.-C. On pense que Sushruta était un médecin et un enseignant travaillant dans la ville de Bénarès (aujourd’hui Varanasi dans l’État de l’Uttar Pradesh), dans le nord de l’Inde. Sa Samhita – une compilation de connaissances – fournit des informations détaillées sur la médecine, la chirurgie, la pharmacologie et la prise en charge des patients.
Sushruta conseille à ses étudiants que, même s’ils lisent bien, ils ne sont pas compétents pour traiter les maladies tant qu’ils n’ont pas d’expérience pratique. Des incisions chirurgicales devaient être expérimentées sur la peau des fruits, tandis que l’extraction soigneuse des pépins des fruits permettait à l’étudiant de développer sa capacité à retirer les corps étrangers de la chair. Ils se sont également exercés sur des animaux morts et sur des sacs en cuir remplis d’eau, avant d’être lâchés sur de vrais patients.
Parmi ses nombreuses descriptions de chirurgie, la Sushruta Samhita documente l’opération de la cataracte. Le patient devait regarder le bout de son nez tandis que le chirurgien, tenant les paupières écartées avec le pouce et l’index, utilisait un instrument ressemblant à une aiguille pour percer le globe oculaire par le côté. Il était ensuite aspergé de lait maternel et l’extérieur de l’œil baigné d’un médicament à base de plantes. Le chirurgien a utilisé l’instrument pour gratter le cristallin obscurci jusqu’à ce que l’œil « prenne l’éclat d’un soleil resplendissant et sans nuages ». Pendant la convalescence, il était important pour le patient d’éviter de tousser, d’éternuer, d’éructer ou de faire quoi que ce soit qui puisse causer une pression dans l’œil. Si l’opération était réussie, le patient retrouverait une vision utile, bien que non focalisée.
3 Un « arbre de vie » pour lutter contre le scorbut
Pris dans les glaces près de Stadacona (site de l’actuelle ville de Québec) en 1536, les navires de Jacques Cartier n’allaient nulle part. Les équipages, terrés dans un fort de fortune avec peu d’accès à la nourriture fraîche, sont atteints d’une maladie si horrible que «